Dans le cadre de ses travaux avec le Réseau CIVAM, la FR CIVAM OCCITANIE a décidé de mobiliser l’évaluation de la durabilité des fermes comme outils d’accompagnement des agriculteurs dans l’évolution de leurs pratiques.
La fédération régionale a contribué à l’adaptation du diagnostic de durabilité de Réseau CIVAM à la production maraîchère. Nous avons également initié un travail en lien avec Solidarité Paysans sur le bien-être au travail en agriculture qui nous permettra bientôt de proposer des outils pour aborder ce thème au combien important pour la durabilité des professionnels du secteur.
En région, nous nous sommes mobilisés dans la mise en œuvre des paiements pour services environnementaux (PSE) expérimentés par l’Agence de l’Eau Adour-Garonne ou encore dans l’expérimentation des contrats agriculture durable de la région Occitanie.
Nous sommes également mobilisés pour la réalisation de bons diagnostics carbone sur les fermes d’Occitanie (financement ADEME) et nous projetons également des partenariats sur l’évaluation de la biodiversité sur les fermes.
Les actions réalisées ou en cours
Les paiements pour service environnementaux en Occitanie
Les paiements pour service environnementaux (PSE) sont issus de la mesure 24 du plan interministériel Biodiversité.
Ces dispositifs rémunèrent les agriculteurs pour des actions qui contribuent à restaurer ou maintenir des écosystèmes dont la société tire des avantages (préservation de la biodiversité, stockage carbone).
Ils engagent des financeurs (associations, acteurs publics comme les agences de l’eau, entreprises) et des fournisseurs, les agriculteurs qui réalisent des actions de restauration et du maintien de ces services environnementaux.
En 2021, dans le cadre du projet SMAEM, on dénombrait une vingtaine de groupes de maraîchers en régions PACA et Occitanie accompagnés par les réseaux CIVAM, les réseaux de l’agriculture biologique, les ADEAR, les AFOCG et les Chambres d’Agriculture. Ils se sont constitués dans une volonté d’amélioration de leurs systèmes afin de répondre aux nouvelles attentes sociétales pour une alimentation de qualité, authentique et de proximité.
Retrouvez l’explication du schéma proposé par Réseau Civam pour appréhender la manière dont nous abordons l’évaluation économique d’une ferme.
Il permet, via les indicateurs qui en découlent, d’aborder différents aspects de la durabilité, qu’elle soit économique, sociale ou environnementale
LES CIVAM À VOS côtés POUR
"L’évaluation de la durabilité"
Les paiements pour service environnementaux en Occitanie
Les paiements pour service environnementaux (PSE) sont issus de la mesure 24 du plan interministériel Biodiversité.
Ces dispositifs rémunèrent les agriculteurs pour des actions qui contribuent à restaurer ou maintenir des écosystèmes dont la société tire des avantages (préservation de la biodiversité, stockage carbone).
Ils engagent des financeurs (associations, acteurs publics comme les agences de l’eau, entreprises) et des fournisseurs, les agriculteurs qui réalisent des actions de restauration et du maintien de ces services environnementaux.
Au niveau régional la Fr Civam se joint aux partenaires financeurs pour favoriser la mise en place de ces mesures.
Depuis 2019, la FR Civam est engagée dans un dispositif expérimental avec l’Agence Adour Garonne, comme structure auditrice pour la mise en place des PSE.
Les territoires candidats aux PSE du bassin Adour Garonne, sont ceux regroupant des zones à haute valeur naturelle. Ce dispositif expérimental vise à restaurer et maintenir un haut niveau de qualité de l’eau, des sols et de la biodiversité.
Les exploitations présentes sur ces territoires qui souhaitent s’engager dans un PSE ne pourront le faire si elles bénéficient déjà :
D’une aide MAEC
D’un soutien à l’agriculture biologique MAB ou CAB
Des aides PAC dans le schéma de certification maïs pour les paiements verts
Pour les exploitations éligibles, un audit sera réalisé sur une approche systémique avec le calcul de trois indicateurs :
Rotation longue et couverture du sol,
Extensification des pratiques agricoles,
Présence d’infrastructure agroécologiques (engagement dans le label haie).
Le PSE Adour-Garonne relève d’un système à points pour chaque indicateur. La rémunération se fait avec un plafond de 9000 euros/an pour une exploitation (plafond à 60 ha). La réalisation de l’audit sera renouvelée annuellement. Le contrat sera d’une durée de 5 ans avec une clause de revoyure en fonction des nouvelles orientations de la PAC.
Pour toute information complémentaire, contacter sabine.delcourt@civam-occitanie.fr
Une journée d’échanges entre maraîcher.ère.s
Actu à la une
En 2021, dans le cadre du projet SMAEM, on dénombrait une vingtaine de groupes de maraîchers en régions PACA et Occitanie accompagnés par les réseaux CIVAM, les réseaux de l’agriculture biologique, les ADEAR, les AFOCG et les Chambres d’Agriculture. Ils se sont constitués dans une volonté d’amélioration de leurs systèmes afin de répondre aux nouvelles attentes sociétales pour une alimentation de qualité, authentique et de proximité.
Dans le cadre de ce projet, une journée d’échanges s’est tenue le 14 décembre 2021 à Martres-Tolosane (Haute-Garonne) pour explorer les possibilités d’améliorer le bien-être au travail en maraîchage et trouver des solutions pour faire face aux difficultés rencontrées par les producteurs et productrices.
Une trentaine de maraîchers de toute la région se sont retrouvés sur la ferme du GAEC du Matet (31) autour des thématiques suivantes :
Comment mieux s’organiser sur sa ferme pour être plus efficace ?
Comment se sentir moins seul sur sa ferme ?
Comment réduire la pénibilité physique au travail ?
Retrouvez l’explication du schéma proposé par Réseau Civam pour appréhender la manière dont nous abordons l’évaluation économique d’une ferme.
Il permet, via les indicateurs qui en découlent, d’aborder différents aspects de la durabilité, qu’elle soit économique, sociale ou environnementale
Par Réseau CIVAM
Texte expliquatif de la vidéo : ⤵️
👉Slide 1 : Intro
Au sein de Réseau CIVAM, nous proposons un schéma pour appréhender la manière dont nous abordons l’évaluation économique d’une ferme.
Les indicateurs qui en découlent nous permettent d’aborder différents aspects de la durabilité, qu’elle soit économique, sociale ou environnementale.
👉Slide 2
On considère la ferme comme un système.
A l’intérieur, on a les gens qui travaillent et l’outil de production, représenté par la terre et le capital (les bâtiments, les outils, le matériel….).
On a aussi différents ateliers de production qui interagissent entre eux…. C’est le « processus de production »
Le travail mobilise les ressources (la terre et le capital) pour transformer des intrants et services en produits, par ce processus de production.
• Dans les intrants, on va retrouver les engrais, les semences, les phytos et autres consommables…
• Les services peuvent être par exemples des honoraires vétérinaires, des honoraires comptables ou encore des travaux sur les cultures …
• Et les produits c’est ce qui sort de la ferme : céréales, produits laitiers, viandes, légumes etc …
👉Slide 3 :
En d’autres termes, le travail fait tourner les ateliers : systèmes de culture, d’élevage, de transformation… Ils interagissent entre eux comme les composants d’un moteur, alimenté en carburant par les intrants et services.
Prenons le cas d’une ferme ovin/céréales. Les brebis apportent du fumier et donc de la fertilité aux cultures. Les céréales, elles, leur fournissent aliments et paille pour la bergerie. De multiples interactions, plus ou moins complexes, existent ainsi entre les ateliers.
Regarder la faible productivité d’un élément (par exemple l’atelier ovin) n’est pas suffisant pour comprendre l’équilibre économique globale de la ferme. Il faut adopter une approche globale du système.
Dans les CIVAM on considère que le « moteur » va être d’autant plus efficace qu’il consomme moins d’intrants et services pour engendrer la même quantité de produits.
👉Slide 4 :
Prenons l’exemple d’une ferme qui dégage 100€ de produits. Si elle consomme 60€ d’intrants et de services, cela signifie qu’elle conserve 40€ sur la ferme. Ces 40€ sont la richesse créée par le processus de production autrement appelée « valeur ajoutée ».
Le rendement du moteur est donc de 40% : c’est « l’efficacité économique » du système : pour 100€ de produits, 40€ de richesse ont été créés en consommant 60€ d’intrants et services.
👉Slide 5 :
Une autre ferme sera plus efficace économiquement si elle produit les même 100€ de produit en consommant 55€ d’intrants et services. Elle aura alors une efficacité économique de 45%.
Sur une ferme qui produirait pour 150 000€, cette différence de 5% d’efficacité économique représente tout de même 7500€ !
👉Slide 6 :
Alors, comment améliorer cette efficacité économique ?
En mobilisant des processus biologiques (la photosynthèse, le développement de la vie du sol ou les rotations de cultures…) et en intensifiant les interactions entre ateliers (flux de fertilité par exemple) la ferme va réduire ses consommations et augmenter son efficacité !
Par exemple, la captation d’azote atmosphérique par les légumineuses permet de réduire la consommation d’engrais. Les auxiliaires de cultures, eux, permettent de réduire les pesticides… Il s’agit donc de favoriser les bons mécanismes agronomiques !. C’est l’un des principes de l’agriculture durable.
👉Slide 7 :
Réduire les charges et favoriser les processus biologique, c’est aussi réduire son impact sur l’environnement et favoriser la biodiversité. Dans le diagnostic de durabilité des Civam, des indicateurs permettent justement de réfléchir à ces aspects, par exemple le bilan azoté, les consommations d’énergie directe et indirecte, les émissions nettes de gaz à effet de serre, ou la pression phytosanitaire. Nous proposons également d’échanger en terme qualitatif sur les pratiques favorables à la biodiversité sauvage, élevée et cultivée.
👉Slide 8 :
Revenons à notre richesse créée par le processus de production. Augmentée des aides, elle va permettre de payer les charges liées à l’outil de production : la terre (sous forme de fermages, impôts et taxes), la consommation de capital (sous forme d’amortissement et de frais financiers liés aux emprunts bancaires),). Mais cette richesse doit aussi et surtout rémunérer le travail sur la ferme et permettre le désendettement.
👉Slide 9 :
Réseau CIVAM considère que rémunérer le travail est une priorité. La viabilité de la ferme peut être mesurée par le Résultat courant qu’il reste à chaque associé. Et au-delà des aspects quantitatifs, il est primordial de s’interroger sur la qualité de vie au travail.
La question de la rémunération du travail peut être étendue à l’ensemble des personnes travaillant sur la ferme ; associés et salariés. Et nous considérons également les cotisations sociales comme une rémunération du travail, en cas de maladie, de congé parental ou de retraite.
C’est pourquoi le réseau Civam a créé un nouveau solde intermédiaire de gestion : le résultat social. Il regroupe non seulement le résultat courant mais aussi les salaires et les cotisations MSA. Le résultat social représente donc l’ensemble de la richesse créée sur la ferme qui est affectée au travail.
👉Slide 10 :
Rapporté à l’hectare, le résultat social met en lumière le potentiel de la ferme à créer de l’emploi son territoire.
👉Slide 11 :
Affecter prioritairement la richesse à la rémunération du travail, c’est aussi limiter le capital par actif et donc rendre la ferme financièrement plus accessible en cas de reprise.
Au-delà des aspects financiers, c’est bien l’anticipation de la transmission qui est le premier gage de sa réussite. Viabilité de la ferme, qualité de vie au travail, accessibilité du capital : tous ces facteurs rendent la ferme attractive pour l’installation !
👉Slide 12 :
Nous venons d’évoquer les impacts de la ferme sur son territoire. Mais pour fonctionner la ferme mobilise bien souvent des ressources extérieures.
Par exemple, les aliments importés ont mobilisés des terres pour leur production. Parfois en Amérique du Sud pour le Soja, ou en Ukraine pour le tournesol. On parle alors « d’empreinte foncière », car La SAU n’est pas la seule surface qui a été utilisée pour produire. Et sur ces surfaces « extérieures » on peut s’interroger sur les modes de production et leurs impacts.
Si on va plus loin, cela permet de relativiser les productivités classiques, à l’hectare ou à l’animal, qui ne prennent pas en compte les surfaces totales mobilisées par la ferme.
Dans le réseau Civam on pense important de réfléchir à tous les impacts extérieurs que la ferme est susceptible de délocaliser, en amont ou en aval.
👉Slide 13 :
Au-delà de la lecture économique, d’autres indicateurs peuvent être mobilisés pour parler durabilité. Par exemple autour des produits, on va questionner leurs différentes qualités et l’accessibilité d’une alimentation durable pour toutes et tous.
👉Slide 14 :Conclusion
De manière générale les indicateurs proposés par notre réseau renvoient toujours aux trois piliers de l’agriculture durable : économique, social ou environnemental.
Réfléchissez à vos objectifs et soyez créatifs ! Vous pouvez imaginer vos propres indicateurs pour prendre du recul et évaluer les performances de la ferme.
Retrouvez sur le site du réseau civam différentes ressources pour vous accompagner dans cette réflexion et téléchargez gratuitement le diagnostic de durabilité